Les marchés suspendus aux FED de fin d’année
Faits marquants
Zone euro : le chômage diminue enfin en octobre
Bien que très hétérogène selon les pays, le taux de chômage de la zone euro a globalement reculé en octobre pour la première fois depuis février 2011, s’établissant à 12,1 % (source : Eurostat).
Contre toute attente, les chiffres d’inflation pour le mois de novembre ressortent en hausse à 0,9 %, induisant un léger reflux des craintes de déflation. Autre point positif : le secteur manufacturier de la zone euro a enregistré en novembre sa croissance la plus soutenue depuis près de deux ans et demi. Au final, la croissance de la zone euro s’établit à + 0,1 % au 3ème trimestre, démontrant que la sortie de récession du vieux continent reste fragile.
Outre-Atlantique, l’économie continue de donner des signes encourageants de rétablissement
Bien que ralentie par les coupes budgétaires et le blocage administratif, la croissance américaine ressort supérieure aux attentes au 3ème trimestre à + 3.6 % (en annualisé). Du côté de l’immobilier, la situation continue de s’éclaircir. Le nombre de permis de construire atteint son plus haut niveau depuis 2008 au mois d’octobre, avec plus d’un million de permis de construire distribués. Enfin, l’économie américaine continue de créer des emplois à un rythme régulier. Pour autant, il reste encore élevé d’autant que le nombre de personnes sortant chaque mois des statistiques est au plus haut. La Banque centrale américaine (FED) pourrait, de façon progressive, plutôt qu'anticiper, commencer à diminuer ses mesures de soutien à l’économie.
Chine : la croissance se stabilise à un rythme élevé
Les derniers indicateurs avancés soulignent une stabilisation du rythme de croissance pour le dernier trimestre 2013. La croissance sur 2013 de la deuxième économie mondiale est ainsi attendue à + 7,6 % (source FMI).
En direct des marchés
Accès de fébrilité sur les marchés début décembre
En novembre, toujours soutenus par la BCE et l’amélioration de l’environnement économique, les marchés de la zone euro ont légèrement progressé. L’EuroStoxx 50 s’offre ainsi + 0,5 % sur le mois de novembre (dividendes réinvestis). Sur les premiers jours de décembre, un regain de nervosité a pu être observé sur les marchés. Ceux ci s’inquiètent de la possibilité de voir la Réserve fédérale américaine infléchir dès janvier sa politique ultra-accommodante (cf. encadré). Par ailleurs, compte tenu des très belles performances observées sur certains titres, des prises de bénéfices ont également provoqué la correction observée.
BILAN
Les actions demeurent la classe d’actifs présentant le potentiel le plus affirmé, notamment en zone euro. Compte tenu des niveaux de valorisation observés, cette classe d’actifs doit être envisagée avec intérêt dans une allocation diversifiée.
La FED toujours au centre du jeu
Par Pascal Heurtault, Directeurs des investissements Aviva Investors France
Une forme de nervosité a été observée sur les marchés début décembre. Pourquoi ?
Les investisseurs s’inquiètent d’une possible diminution des mesures de soutien de la FED dès janvier prochain. Tout indicateur économique bien orienté relance les anticipations en ce sens. Comme l’économie américaine va mieux, les marchés craignent une ”normalisation” plus rapide qu’anticipée de la politique monétaire.
Cela vous paraît-il crédible ?
Nous partageons en partie cette crainte, déjà quelque peu intégrée aussi bien par les marchés obligataires que boursiers. En effet, la FED a annoncé à de multiples reprises que ce processus serait progressif. Compte tenu de la situation économique actuelle aux Etats-Unis, une remontée rapide des taux longs risquerait de pénaliser le rebond de l’activité et surtout de mettre un coup d’arrêt à l’éclaircie observée sur le front de l’immobilier. Tout ceci milite donc pour une sortie très progressive de cette politique ultra-accommodante.
Et ce d’autant que Janet Yellen – future présidente de la FED – porte une attention toute particulière à la situation de l’emploi qui reste encore fragile.
Si une « normalisation » rapide de la politique monétaire nous paraît improbable, les marchés risquent de continuer à osciller au gré du décryptage des annonces de la FED. Cette période est (comme à chaque période de changement de cap des politiques monétaires) synonyme de volatilité, et offre des opportunités d’investissement.
Achevé de rédiger le 09/12/2013